Une des caractéristiques principales d’une espèce végétale pour un territoire donné est sa distribution, son indigénat. Une plante pour un territoire donné est, soit indigène, soit introduite, la définition d’une plante indigène est : une espèce est définie comme indigène à une région donnée si sa présence dans cette région est le résultat de processus naturels, sans intervention humaine.
Une plante qui ne correspond pas à cette définition est, quant à elle, qualifiée d'introduite.
Mais cette distinction – indigène ou introduite- est artificielle et souvent trompeuse.
Trompeuse, car, une plante, qualifiée d’indigène, n'implique pas qu’elle est nécessairement issue de l'endroit où elle est classée ainsi. En effet la plante est peut-être apparue à cet endroit par simple accroissement du territoire par reproduction ou encore ses graines y ont été apportées par un phénomène météorologique ou encore par un animal (autre que l’homme).
Pour sa part la notion d’introduite est artificielle et déterminer par les hommes.
En effet il nous est bien sûr impossible de connaître toutes les populations humaines qui ont occupé un territoire donné, à travers l’histoire de l’humanité.
C’est pourquoi on fixe une date, une époque, au-delà desquelles une nouvelle espèce, apportée par l’homme dans un territoire donné, est qualifiée «d'introduite»
En Europe, c’est tout un casse-tête que d’établir une telle date, par exemple l’année 1914 a été retenue pour le Bassin parisien, mais cette date peut varier énormément selon l’endroit et les législations, jusqu’à 6 000 ans avant Jésus-Christ et même avant dans l’absolu. On n'a qu'à imaginer toutes les migrations de population, dont celle de l’établissement de l’Empire romain, pour nous donner une idée de la difficulté d’identifier les plantes apportées ou non par l’homme sur un territoire comme l’Europe.
Au Québec, et dans le reste de l’Amérique du Nord, cette limite correspond à l’établissement des premières colonies européennes vers le XVII siècle (1600 et plus)
Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu d’autre introduction au Québec avant cela, par exemple par les pêcheurs basque au XIV siècles ou par les vikings vers l’an 1000.
Donc, bien qu’utile il faut être conscient que l’indigénat des plantes (indigène ou introduite) n’est pas une notion absolue.
L’une des premières «introduites modernes» au Québec fut le
Plantain majeur ou grand plantain (Plantago major) qui servait aux premiers colons autant de médicaments que de nourriture.
Les autochtones par contre, appréciaient peu cette introduite qui endommageait les écosystèmes près des établissements européens, ils ont surnommé cette plante «pas-de-blanc» ou encore «trace-de-blanc».