mercredi le 15 juillet 2015
La notion de mauvaises herbes est des plus subjective, car dans la majorité des cas on définit une plante comme "mauvaise" quand elle nuit à l'humain, à ses activités ou à ses animaux de compagnie ou encore, son bétail. Dans certains cas on classe une plante, des introduites le plus souvent, comme mauvaises herbes quand elles envahissent un écosystème, nuisant ainsi, du moins le croit-on, à la biodiversité.
Ces magnifiques fleurs appartiennent à une plante qui rencontre plusieurs des critères correspondant à une mauvaise herbe : elle contient une substance toxique pour les humains et pour la plupart des autres animaux et elle peut occuper rapidement et de manière abondante un territoire donné, cette "méchante" est la tristement célèbre Berce du Caucase.
Eh oui, la plante qui affiche de si beaux capitules (fleurs) et qui impressionne par sa taille est le "monstre" tant décrié. Il est ironique de constater que c'est à cause de sa beauté que l'humain la cultivée et que grâce à cela elle a pu se répandre à travers le monde.
Pour ma part, c'est avec des émotions contradictoires que j'ai observé et photographié mon premier spécimen. J'ai longtemps cru cette espèce imaginaire, apparut au Québec en 1990 seulement, je connaissais son histoire et ses "qualités" depuis 1972 à travers une chanson de Peter Gabriel: The return of the Giant Hogweed. Je croyais à l'époque que les paroles qui contaient l'histoire d'une plante trouvée dans les monts du Caucase et qui était en train d'envahir la terre, parlaient d'une plante fictive. Aujourd'hui quand je la réécoute, je me rends compte que la chanson décrit très bien cette plante.
Donc pour moi, ma relation avec cette plante en est une d'admiration/crainte pour ne pas dire d'amour/haine.
dimanche le 12 avril 2015
Une des caractéristiques principales d’une espèce végétale pour un territoire donné est sa distribution, son indigénat. Une plante pour un territoire donné est, soit indigène, soit introduite, la définition d’une plante indigène est : une espèce est définie comme indigène à une région donnée si sa présence dans cette région est le résultat de processus naturels, sans intervention humaine.
Une plante qui ne correspond pas à cette définition est, quant à elle, qualifiée d'introduite.
Mais cette distinction – indigène ou introduite- est artificielle et souvent trompeuse.
Trompeuse, car, une plante, qualifiée d’indigène, n'implique pas qu’elle est nécessairement issue de l'endroit où elle est classée ainsi. En effet la plante est peut-être apparue à cet endroit par simple accroissement du territoire par reproduction ou encore ses graines y ont été apportées par un phénomène météorologique ou encore par un animal (autre que l’homme).
Pour sa part la notion d’introduite est artificielle et déterminer par les hommes.
En effet il nous est bien sûr impossible de connaître toutes les populations humaines qui ont occupé un territoire donné, à travers l’histoire de l’humanité.
C’est pourquoi on fixe une date, une époque, au-delà desquelles une nouvelle espèce, apportée par l’homme dans un territoire donné, est qualifiée «d'introduite»
En Europe, c’est tout un casse-tête que d’établir une telle date, par exemple l’année 1914 a été retenue pour le Bassin parisien, mais cette date peut varier énormément selon l’endroit et les législations, jusqu’à 6 000 ans avant Jésus-Christ et même avant dans l’absolu. On n'a qu'à imaginer toutes les migrations de population, dont celle de l’établissement de l’Empire romain, pour nous donner une idée de la difficulté d’identifier les plantes apportées ou non par l’homme sur un territoire comme l’Europe.
Au Québec, et dans le reste de l’Amérique du Nord, cette limite correspond à l’établissement des premières colonies européennes vers le XVII siècle (1600 et plus)
Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu d’autre introduction au Québec avant cela, par exemple par les pêcheurs basque au XIV siècles ou par les vikings vers l’an 1000.
Donc, bien qu’utile il faut être conscient que l’indigénat des plantes (indigène ou introduite) n’est pas une notion absolue.
L’une des premières «introduites modernes» au Québec fut le
Plantain majeur ou grand plantain (Plantago major) qui servait aux premiers colons autant de médicaments que de nourriture.
Les autochtones par contre, appréciaient peu cette introduite qui endommageait les écosystèmes près des établissements européens, ils ont surnommé cette plante «pas-de-blanc» ou encore «trace-de-blanc».
Il y a 80 ans, un 1
er avril, Flore Laurentienne était publiée pour la première fois.
C’est en 1935 que Conrad Kirouac, plus connu sous le nom du frère Marie-Victorin, offrais son magnifique opus sur la flore du Québec.
Plus qu’un ouvrage de botanique, Flore Laurentienne regorge d’informations ethnologiques, agronomiques, médicales et alimentaires.
Flore Laurentienne est un bijou qui est aussi pour plusieurs, dont moi, l’œuvre phare des passionnés de notre flore.
Malgré son âge et l’avancement de nos connaissances, Flore Laurentienne demeure la référence pour l’identification des plantes au Québec.
Bonne fête Flore Laurentienne et, où que vous soyez, merci Conrad Kirouac.
Avec cette couverture de neige qui perdure et qui déborde sur le printemps, l’apparition de la première fleur sauvage sera tout un événement!
Le Tussilage pas-d'âne n’est pas la première de nos fleurs a surgir, mais c’est la plus commune et la plus répandue et elle est visible autant en ville qu’en campagne.
Il sera intéressant de voir à quelle date cette fleur va être visible cette année, il serait aussi très intéressant de connaître la date de sa première apparition un peu partout au Québec.
Alors je vous invite à partager vos photos du Tussilage pas-d'âne, sur la page
Facebook de Flore du Québec, prise cette année en indiquant le lieu et la date de la prise de vue.
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