Une courte visite au Parc de la Mauricie m'a permis d'observer une importante variation dans les périodes de floraisons des espèces malgré la relative proximité des zones comparées. Par exemple à Trois-Rivières, 100 km plus au sud, le Cornouiller quatre-temps est à mûrir ses fruits, au Parc il est à peine en fleur, il va de même pour le Kalmia à feuilles étroites qui, principalement en bouton dans le Parc, est difficile à trouver encore en fleur près du fleuve.
J'évalue ce décalage de maturation de ces espèces à environ 15 jours.
Par contre pour des espèces avec une plus longue période de floraison, comme l'Oxalide des montagnes, le décalage n'est pas apparent au cours d'une seule visite.
Bien sûr, en plus de la latitude, la différence d'altitude (10 à 30 mètres pour Trois-Rivières, 150 à 500 mètres pour le Parc) y est sûrement pour quelque chose aussi.
Cette brève excursion m'a quand même permis d'ajouter une espèce à ma collection photographique : le Lupin polyphylle.
Cette première visite pour mes petites-filles d'un an, leur a permis d'observer un drôle de chien bondissant et aux longues oreilles (un lièvre en fait).
Mon petit-fils de 3 ans lui, est déçu de ne pas avoir encore aperçu son premier ours noir !
A chacun sa passion...
En me rendant dans les bois du parc de la Gabelle je traverse un champ où j'aperçois une colonie d'un veil ami estival : le Lotier corniculé. Mieux encore, tout en ramassant un peu de fraises sauvages je découvre une petite fleur inconnue de moi, c'est la Céraiste tomenteuse (que j'ai pu identifier grâce à mon précieux livre ''Flore laurentienne''), une échappée des jardins.
Près de la rive du St-Maurice (mais 100 mètre plus haut) je décide de m'y rendre (décente agréable, remontée ardue) car j'aperçois une clairière marécageuse et j'espère y trouver l'Iris versicolore. C'est la journée des nouvelles espèces(du moins pour moi) car à mi-chemin de la rivière s'étale devant moi un tapis de Linnée boréale ! Rendu en bas j'y trouve effectivement mon Iris, mais de plus, autre surprise, deux petites nouvelles que je n'aurais jamais aperçue si je ne m'étais pas penché pour photographier l'Iris : des Myosotis laxiflore et une Véronique en écusson.
En somme une magnifique St-Jean-Batiste avec plein de découvertes, vivement le prochain congé !
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Lac Mékinac 1
lundi le 19 mai 2008
Ma première expédition photo au lac Mékinac de l'année, la première fois aussi que j'y vais si tôt au printemps, le plus tôt que j'avais pris des photos de la flore au lac Mékinac précédemment, c'était en 2005 un 3 juin. Donc, je me suis installé pour 4 jours au camping situé à l'extrémité sud du lac et bordé à l'est par la décharge du lac du Missionnaire.
Dès mon arrivée je remarque plusieurs espèces de plantes en formation donc naturellement une profusion de Maïanthème du canada, plusieurs Clintonie boréale arborant déjà des boutons floraux et aussi des spécimens en croissances d'une espèce que je crois être l'Uvulaire a grandes fleurs, plante que jusqu'ici je n'avais jamais aperçue, mais en y regardant de plus près je crois plutôt qu'il s'agit du Streptope rose, de toute façon je ne pourrais confirmer que lors de la floraison, à une prochaine expédition pour l'indentification donc.
Je suis seul sur le terrain de camping pour cette première nuit, mais le souvenir que je vais surement en garder fut le froid : le thermomètre est descendu à 1 degré, mon petit chien habituellement farouchement indépendant c'est décidé à me rejoindre dans mon sac de couchage tellement il grelottait de froid. Le lendemain, toujours sur le terrain de camping, je trouve une colonie de Coptide savoyane, une minuscule et surtout, magnifique fleur. Je trouve beaucoup de Trille rouge aussi, mais pas de Trille ondulé qui devrait pourtant fleurir incessamment.
Voulant traverser la rivière qui relie le lac du Missionaire au lac Mékinac et qu'on nomme la Décharge, je m'aperçois que le pont que j'empruntai habituellement a disparu ! Je trouve un chemin d'évitement mais, ce ''raccourcit'' en plus de me rallonger de 2km, traverse une montagne, j'ai fait ce trajet 3 fois aller-retour durant mon séjour et je dois avoir perdu un bon 5 kilos !
A un endroit ou de juin à septembre je trouve habituellement des Chanterelles, j'y trouve si tôt au printemps, que des Gyromitres commun, très particulier certes, mais toxiques.
Plus loin je trouve de la Viorne bois-d'orignal en semi-floraison, je dis semi-floraison car seule les grosses fleurs stériles du pourtour sont épanouies, les vrais fleurs elles, sont toujours en boutons. Ces grosses fleurs stériles servent en fait de ''racoleuses'', plus visibles que les vrais fleurs ce sont elles qui attirent les insectes pollinisateurs qui une fois sur place se rendant compte de la duperie se rabattent sur les vrais fleurs, plus petites certes, mais au moins avec du nectar !
Durant mon séjour il a fait beau et chaud (du moins pendant le jour) sauf une petite chute de grêle dimanche. Question faune j'ai aperçue plusieurs pic-bois, des canards, des huards, des oies, mais habituer que je suis à photographier la flore, je ne suis pas suffisamment rapide pour les animaux, ils ne tiennent pas la pause ! Seul une marmotte (siffleux) c'est montrée coopérative, du moins jusqu'à ce que mon chien tente de la renifler.
J'ai également photographiés, entre-autre, les espèces en fleurs suivantes : Chèvrefeuille du canada, Violette réniforme, Amélanchier arborescent, Violette décombante et le Gadellier glanduleux avec ses feuilles qui dégage une suave odeur de moufette !
Juste avant mon départ, enfin, le Trille ondulé s'épanouit un peu partout.
Tout en rempliant ma tente je pense déjà à mon retour, quelle date serais la meilleure pour voir un maximum d'espèce en fleur ?
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Enfin des fleurs
mardi le 13 mai 2008
En janvier sous plus de 300 cm de neige, on ne peut imaginer qu'un jour le paysage va refleurir et pourtant, quand ça commence c'est magnifique !
Tandis qu'au Boisé St-Maurice le noisetier à long bec est en fleur et que la Barbarée commune sort ses boutons floraux, au Boisé des Estacades c'est l'explosion !
Mais c'est chez moi que j'ai faite la découverte la plus surprenante de la semaine, après trois ans sans l'apercevoir, car la seule place où je savais le trouver n'existe plus : le Boisé Cooke, presque entièrement rasé pour faire place à un développement domiciliaire, c'est dans ma cour arrière sous un Pin blanc que je retrouve un Gyromitre commun, avec sa coiffe si particulière.
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Ha comme la neige a neigée !
samedi le 26 avril 2008
Enfin ma première expédition photo de l'année ! Ha que l'hiver a perduré! On dirait bien que la veille blague des quatre saisons du Québec est un peu vrai : l'hiver, après l'hiver, l'été et avant l'hiver ! Je n'ai aperçu ma première fleur que cette semaine, un Tussilage pas-d'âne, soit six jours plus tard que les trois années précédentes.
Ma destination pour aujourd'hui est le Boisé des Estacades, que j'ai traversé du nord au sud, soit 5 kilomètres aller-retour dans un sentier enneigé.
Heureusement que les 4-roues avait durcit la neige sinon seul mon chien, Wuchi 5 livres mouillé, aurait pu se rendre au St-Maurice ! A première vue rien de très intéressant, les endroits dégagés de neige ne laisse voir que des plantes aux feuillages persistants : Gaultherie thé-des-bois, Chimaphile à ombelles, Kalmia à feuilles étroites, naturellement aucune en fleurs ! Mais en y regardant de plus près je découvre quelque Epigée fleur-de-mai en boutons. Spectacle inhabituelle : la neige est jonchée de fleurs de Peuplier faux-tremble(chatons), ce qui me fait bien comprendre que la neige s'attarde un peu trop cette année !
En approchant du St-Maurice, là où le pin gris laisse sa place aux érables, un chevreuil qui s'abreuvait à un petit ruisseau, bondit devant moi et mon chien et se sauve. Je suis tellement émerveillé de cette apparition que ce n'est qu'après que je me rends compte que j'ai dans les mains un appareil photo !
Près du St-Maurice, il y a beaucoup moins de neige, je trouve quelques plantes qui ont déjà sortis leurs feuilles et qui laisse présagé toutes ces magnifiques fleurs qu'on apercevra bientôt : l'Érythrone d'amérique, le Trille rouge et la Cardamine carcajou.
Mais à cette période de l'année, tôt au printemps, c'est sur les arbres et arbustes qu'on retrouve les plus belles fleurs, nonobstant leurs tailles réduite, on pourrait se croire dans une foret équatoriale !
Pour conclure je voudrais vous souhaiter et me souhaiter, une année 2008 riche en découverte floral et en espérant aussi qu'il y est plus de champignons visibles que l'année dernière, autant sinon plus qu'en 2005, année exceptionnelle pour les fungi !