Ma première grande expédition de l'année et pas n'importe où, sur le grand Réservoir Baskatong. Situé au nord de Mont-Laurier, à cheval sur la limite nord des régions de l’Outaouais et des Laurentides, cet immense plan d'eau de 413 km
2 a 2800 km de berges le plus souvent sablonneuses.
Malgré le fait que pour atteindre notre pourvoirie nous devions passé par le parc La Vérendrye et ensuite parcourir 60 km de chemin forestier, la foret, contrairement à ce que peut trouver à la même latitude plus à l'est, est mixtes, des érables, chênes, bouleaux, pins rouge, blanc et gris et peu d'épinettes forment le couvert forestier.
Notre pourvoirie, la Pourvoirie
Auberge de la Gatineau offrais tout les services et le confort voulu grâce au propane et aux panneaux solaires, sans parler de l'accueil sympathique et du cadre enchanteur.
Durant nos balades en bateau à moteur nous avons parcouru quelques rivières qui se jettent dans le réservoir, nous y avons aperçu trois autres espèces indigènes, l'
Iris versicolore, le
Cypripède rose en fin de floraison et la
Linnée boréale.
Curieusement, malgré l'éloignement relatif des lieux d'une agglomération, on pouvait retrouver, le long des chemins et sur certaines plages, des introduites en grand nombre, l'
Épervière orangée, l'
Épervière des prés, et une nouvelle pour moi, l'Oeillet arméria.
Bien que situé dans une forêt publique, le Réservoir Baskatong est régit dans le cadre d'un A.F.C. (Aire faunique communautaire) ce qui permet une gestion de la pêche sportive dans le principe de l'utilisateur-payeur, grâce à cela les populations de poisson sont contrôlées, parfois par le biais d'ensemencement et les ressources sont protégés.
Il n'y a que quatre A.F.C. au Québec, en plus de celle du réservoir Baskatong il y en a une pour le lac St-Jean, une au lac St-Pierre et une pour le réservoir Gouin.
Selon moi plusieurs autres plans d'eau au Québec devraient bénéficier d'une telle initiative, par exemple, pour en nommer deux que je connais, le magnifique lac Mékinac en Mauricie qui ressemble à un fjord avec ses rives montagneuses escarpées, ou encore le réservoir des Quinzes au Témincamingue, paradis de chasse et pêche peu connut des Québécois mais très apprécier des Américains.
Le touriste est une bonne chose, mais on peut partager nos joyaux naturels sans pour autant les vendre au rabais et sans contrôle.
Même si je me considérais comme une personne proche de la nature, je croyais qu'avant la fin mai seul le
pissenlit fleurissait. Bien sûr c'était avant que je décide de vouloir identifier les plantes que je rencontrais.
Mais je me suis rendue compte que je n'étais pas une exception de penser cela, même que cette perception semble être la norme.
J'ai vraiment pris conscience de ce fait quand plusieurs personnes m’ont signalé que mon site n'était sûrement pas à jour, car fin avril ma section "En fleur présentement" affichait plus de 6 espèces, ce qui pour ces personnes n'était pas possible.
Eh bien oui c'est possible ! Tout d'abord, il n'y a pas que le pissenlit qui fleurit tôt près les lieux habités, il y a aussi le
Tussilage pas-d'âne. Cette plante affiche d'abord ses fleurs puis une fois les fleurs et fruits disparus, ses grandes feuilles, c'est un des "secrets" de nos printemps.
Le plus bel exemple de ces floraisons "secrètes " est l'
Érythrone d'amérique, cette plante qui pousse dans nos bois riches doit en effet compléter sont cycle vital entre le dégel du sol et le déploiement des feuilles des arbres, ce qui lui laisse moins de 50 jours pour croître, fleurir, et fructifier. Une fois le sous-bois assombri par les feuilles des érables, ormes et chênes, plus rien ne subsiste hors sol de l'Érythrone d'amérique..
Donc si vous voulez connaître les "secrets" de nos printemps Québecois, n'hésitez pas à parcourir nos bois dès le début d'avril jusqu'à la fin mai, vous ne serez pas déçus !